Prix de l'eau.Que Choisir de novembre 2013 publie une étude sur les prix de l’eau dans 39 villes de 60 à 100.000 habitants et dans 39 grandes villes de plus de 100.000 habitants.

Comment se situe l’agglomération de Montpellier dans cette dernière catégorie ?

Le prix de l’eau au m3 (TTC pour une consommation de 120 m3) est pour Montpellier de 3,43 €/m3. Il se décompose en 1,36 € pour la part eau potable proprement dite, 1,52 pour l’assainissement et 0,55 pour la part agence de l’eau.

 
 

Pour l’UFC Que Choisir ces chiffres situent le prix de l’eau dans l’agglomération de Montpellier parmi les villes où les prix sont élevés.

 
 

 

L’eau pourrait-elle être moins chère à Montpellier ?

Nous pensons que oui, notamment pour la part eau potable, compte tenu des conditions d’approvisionnement et de la qualité de l’eau de notre principale ressource (source du Lez). Dans une étude de 2006 décortiquant les divers coûts de l’eau potable (approvisionnement, dépollution, réseau, distribution, ...) nous avions déjà estimé le surcoût à l’époque de 40%. Nous sommes donc loin des 10% de baisse à venir annoncés par l’Agglomération qui a décidé de reconduire une délégation de service public (DSP) pour sept ans. Nous regrettons que cette décision ait été prise sans lancer un appel d’offres pour mettre en concurrence le coût qui aurait pu résulter d’un retour en régie publique comparé à celui qu’auraient pu offrir des délégataires dans le cadre d’une DSP. A cet égard, l’UFC Que Choisir Montpellier regrette de n’avoir pu accéder au rapport d’audit réalisé par l’Agglomération, rapport qui aurait dû normalement estimer le juste prix de l’eau.

 
     
 

L’étude de l’UFC Que Choisir met en évidence au niveau national quelques grandes tendances significatives

 
 

1 – 13 des 14 villes où le coût de l’eau est estimé « maitrisé » (inférieur à 3,30 €/m3) sont en régie publique. Parmi celles-ci figurent Paris, Nantes et Strasbourg dont la population est plus importante que celle de Montpellier. Alors que 10 des 15 où les prix de l’eau sont considérés comme « très élevés » sont en DSP. Le service en régie publique peut donc être corrélé avec un coût de l’eau plus faible pour le consommateur, sans que cela soit pour autant toujours le cas, certaines régies publiques affichant des coûts élevés

 
 

2 – Ces dernières années l’arrivée à échéance (comme à Montpellier) de contrats de délégation a permis aux collectivités locales d’envisager le retour en régie publique ou de renégocier sensiblement à la baisse le coût avec le délégataire si elles décidaient de rester en DSP. Les retours en régie publique de Paris, Nice sont significatifs.

Il en est de même pour les villes qui ont décidé de rester en DSP (ou qui ne peuvent pour l’instant en sortir mais renégocient les prix avec le délégataire), et ont obtenu des baisses sensibles (Lyon, Saint Etienne, Bordeaux…).

La palme de la baisse revient à la ville d’Antibes. Après un audit complet elle a évalué que le coût en régie publique pouvait sensiblement baisser, puis a mis en concurrence les délégataires potentiels et a ramené le prix de l’eau pour le consommateur de 3,47 € /m3 en 2012 à 1,50 € / m3 en 2013 ! A ce prix, elle a reconduit une DSP ! Qui a dit à Montpellier « yes we can » ???

 
 

3 – La part « agence de l’eau » représente 16 % du montant de la facture. Elle finance les agences de l’eau et à travers elles les mesures préventives ou curatives (notamment les investissements) engagées pour préserver la qualité des ressources en eau. Cette part ne cesse d’augmenter. Or, via cette taxe les consommateurs contribuent à 86 % du financement de l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée alors qu’ils sont bien loin d’être à l’origine de 86 % de la pollution. Bref les pollueurs ne sont pas les payeurs... et ils ne sont guère incités à moins polluer comme le montre l’état de la ressource en eau qui ne s’améliore pas, notamment dans notre région.