Un peu plus de la moitié des Français aurait déjà eu recours à cette nouvelle forme de facilité : le paiement fractionné de faible montant (inférieur à 200 €).

De plus en plus d’enseignes et de sites de vente en ligne (La Redoute, Auchan, Fnac, Go Sport, Decathlon, Amazon, Rueducommerce, etc.), mais aussi des portefeuilles électroniques, comme Paypal, proposent au consommateur de régler ses emplettes en trois ou quatre fois. Proposition alléchante car les frais liés à cet étalement sont bien souvent réduits à zéro.

Mais alors quels sont les risques pour le consommateur ?

Un premier risque provient des frais en cas d’incident de paiement. Ils flambent rapidement. Bien au-delà du taux autorisé en cas de crédit à la consommation. Certains opérateurs n’hésitent pas en effet à pratiquer des pénalités de retard atteignant 30 ou 40 % du capital restant dû. Et cela peut arriver vite. Par exemple, si le plafond de dépenses mensuel de sa carte est atteint, une mensualité de remboursement pourra être bloquée, entraînant ainsi des pénalités de retard.

Un autre risque est celui de la surconsommation : selon une étude réalisée par un prestataire de paiement, le panier de l’acheteur est en moyenne 20 à 50 % plus élevé que celui au comptant.

Le risque le plus grave est celui du surendettement. Selon une porte-parole d’un organisme de crédit, le paiement fractionné serait un déclencheur d’achat pour 72% des consommateurs. À la première étape du règlement, la faible première somme à débourser (20 € pour un vêtement à 80 €), minimise très nettement la perception de la dépense pour le consommateur. Et ainsi s’ouvre la porte des achats faciles non réfléchis et répétés conduisant au surendettement.

En effet, cette forme de prêt évite l’application de la loi sur le crédit à la consommation (crédits supérieurs à 200 € ou de plus 3 mois). Les dispositions spécifiques de protection des emprunteurs (information précontractuelle, obligation au prêteur de consulter le fichier des incidents de paiement, droit de rétractation de l’emprunteur, etc.) sont ainsi contournées. L’UFC-Que Choisir appelle le gouvernement français à profiter de la révision de la directive européenne sur le crédit à la consommation en 2022 pour supprimer les seuils permettant à des prêts de faibles montants d’échapper aux règles de protection de l’emprunteur.